Le 31 mars était la date limite de remise au ministère des maquettes de masters dit de "métiers de l'enseignement et de la formation" ou "master MEF" visant à mettre en oeuvre le projet de réforme des concours et de la formation des enseignants.
Or, au 31 mars, où en sommes-nous ?
Les ministres ont beau multiplier les textes d'explication et feindre des reculs (texte du 16 mars, lettre du 20 mars…), la réforme est encore là : la "masterisation" est en marche, arrêtons la!
Le ministre qui ne devait pas être celui de « l’hésitation nationale » est celui de l’usine à gaz en construction perpétuelle… Le gouvernement cherche en fait à enclencher de façon irréversible le processus de réforme de la formation dès septembre 2009.
Le projet, malgré les reculs qui ne sont qu'apparents, n’a en effet pas changé, qui repose sur :
- l'allongement des études (et donc perte d'une année de cotisation) sans compensation : au niveau du salaire de départ, le recrutement se fera toujours à Bac+3 alors que les étudiants auront un Master 2
- la disparition quasi complète de l’année de formation rémunérée après le concours, remplacée par une année dite de « stage » où le débutant assumerait 2/3 du temps de classe (au lieu de 1/3 aujourd’hui)
- à la place d’une réelle année de formation, des stages facultatifs en Master 2 : pour qui et comment ?
- une année de Master 2 fourre-tout et ingérable : préparation du concours, éventuellement 108 h de stage, préparation d’un master 2 (dont la préparation d’un mémoire de recherche…), sans parler d’un travail pour financer cette année d’études supplémentaire (aide-éducateurs…)
- des bourses en nombre insuffisant
- la constitution d’un vivier de vacataires grâce aux « reçus-collés » (reçus au master Professionnel et collés au concours voire admissibles)
- un concours avec des épreuves hybrides où la part disciplinaire n’est toujours pas assurée et qui ne sont toujours pas précisées
- la fin annoncée des Masters Recherche, particulièrement dans les petites universités
La formation des futurs enseignants est un enjeu majeur de notre société!
Nous demandons donc :
- le retrait du projet de réforme sur la masterisation dans son ensemble (contenu des concours et formation des enseignants), flou, contradictoire et inapplicable
- pour la prochaine rentrée : le maintien des épreuves de concours et les préparations actuelles, le maintien des modalités d’entrée dans le métier et un recrutement sans conditions d’inscription ou de validation au niveau Master 1 ou 2, le maintien du statut de professeur stagiaire en formation à l’issue du concours pour tous les nouveaux enseignants.
- l’ouverture de réelles négociations (sous la forme d’états généraux) avec toute la communauté éducative concernée : une vraie réflexion sur la formation, les concours et le financement des études avec toutes les parties prenantes, en prenant le temps nécessaire
- l’accès aux formations actuelles rémunérées pour les lauréats des concours de 2010.
Nous refusons la remontée d’éventuelles maquettes ou l’imposition de toute maquette. Une réforme de cette formation est incompatible avec la précipitation, les logiques de bricolage ou d’improvisation récurrente qui ont présidé aux projets de mastérisation en cours.
Concevoir des masters Métiers de l'Enseignement et de la formation et les ouvrir en septembre dans de telles conditions serait grotesque ! Ne participons pas à cette course à la médiocrité, elle met en danger le service public d’enseignement et de recherche.
Pour toutes ces raisons, l'UBS a aujourd'hui organisé une cérémonie de non-remontée de la maquette et en a proposé une variante paronymique dite "cérémonie de la remontée de la moquette"
Du Paquebot jusqu'à la Présidence de l'Université, étudiants et enseignants ont donc remonté la moquette et sont allées la déposer devant la Présidence : cette pose a été l'occasion d'un discours à deux voix :
"Poser une moquette, une tâche que l’on peut accomplir soi-même/
Remonter une maquette, une tâche qui demande travail et réflexion
Le choix de la moquette à poser dépend des goûts de chacun. Certaines personnes – comme Valérie - préfèrent les moquettes blond cendré et commerciales, tandis que d’autres – comme Xavier - les préfèrent classiques et littéraires,
La conception de la maquette à remonter quant à elle ne dépend pas du goût mais du savoir-faire.
Il faut donc connaître le type de moquette convenant parfaitement aux types de sol présents : un parquet ou un plancher, un carrelage ou une dalle de béton simple.
Il faut donc connaître le type de maquette convenant parfaitement aux besoins des étudiants : préparation au CAPES, au CRPE, au CAPLP, à l’agrégation …
Quoi qu’il en soit, pour que la pose de la moquette soit facile et rapide, le sol doit être préparé et pour cela, il est indispensable que le sol soit plat et uni, sans interstice trop apparent pour les lames de parquet ou de plancher.
Quoi qu’il en soit, pour que la remontée de la maquette soit envisageable, le champ de la négociation doit être ouvert, et pour cela, le sol doit être dégagé de tout projet de réforme.
Compte tenu de sa finalité, l'évaluation d'une moquette implique une double approche. Une approche esthétique et une autre qualitative.
Compte tenu de sa finalité, l'évaluation d'une maquette implique une double approche. Une approche pédagogique et une autre politique.
Les points forts et les points faibles d'une moquette ne sont pas visibles du premier coup d'oeil. Ils ne sont perceptibles qu'à travers les propriétés de la fibre et du fil, des normes de construction du velours et du dossier.
Les points forts et les points faibles d'une maquette ne sont pas visibles du premier coup d'oeil. Ils ne sont perceptibles qu'à travers les propriétés de la formation et du suivi, des normes d’évaluation et de rémunération des stages.
L'évaluation d'une moquette ne peut se faire que par rapport à des critères précis. Il faut tout d'abord définir les exigences d'usage (trafic et destination de la pièce), les exigences techniques particulières (isolation phonique et thermique, protection antistatique, résistance au feu,...) et enfin les exigences d'entretien.
L'évaluation d'une maquette ne peut se faire que par rapport à des critères précis. Il faut tout d'abord définir les exigences du concours (épreuves et conditions d’accès), les exigences techniques particulières (contenus disciplinaires, volume horaire, stages) et enfin les exigences d'entretien (formation continue, rémunération, grille indiciaire).
La moquette, un confort maximum /
La maquette MEF, un inconfort maximum
La moquette : un confort de pose. La moquette est le revêtement de sol le plus facile et le plus économique à poser sur n'importe quel sol (ciment, carrelage, vieux parquet...). Et comme la moquette absorbe les irrégularités du sol, la préparation peut être souvent évitée.
La maquette MEF est la formation la plus facile et la plus économique à construire sur n’importe quel substrat universitaire (master recherche, master professionnel, IUFM …). Et comme la maquette MEF absorbe la réflexion, tout travail de préparation a été évité.
La moquette : un confort thermique : La moquette retient très bien la chaleur puisque son isolation thermique est de 10 à 12 fois supérieure à celle d'un sol dur. Ainsi on chauffe moins.
La maquette MEF : un inconfort statutaire. La maquette MEF retient très bien l’argent public, puisque sa pose permet de mettre à disposition de l’Education Nationale des vacataires jetables et corvéables à merci. Ainsi on dépense moins.
La moquette : un confort d’entretien : Il est souvent plus simple de passer l'aspirateur sur sa moquette que de nettoyer à la serpillière ou de cirer son sol. La qualité de l'air est donc meilleure.
La maquette MEF : un inconfort d’entretien. Il est souvent plus facile de passer l'aspirateur sur une formation existante que de prendre le temps de construire une formation cohérente, réfléchie et de qualité. La qualité de la formation est donc moins bonne.
La moquette constitue une vraie sécurité. Marcher pieds nus, s'allonger, faire sa gymnastique, lire ou jouer à même le sol sont des possibilités qui s'offrent à vous grâce à la moquette. Deux accidents domestiques sur trois concernant des plus de 65 ans sont des chutes. Antidérapante, la moquette limite grandement ce risque et procure un certain sentiment de sécurité.
La maquette MEF constitue une vraie insécurité. S’aventurer dans une telle formation, mener à bien la préparation du concours et la réussite d’un master, travailler pour se nourrir, être assistant d’éducation à Gourin sont des possibilités qui s’offrent à vous grâce à la maquette MEF. Deux échecs sur trois au concours concerneront des étudiants titulaires d’un master. Dérapante, la maquette augmente tous les risques de précarité et provoque un certain sentiment d’insécurité.
La moquette constitue votre arme n°1 contre le bruit. Elle offre le plus haut niveau d'absorption des bruits intérieurs et extérieurs : bruits de pas, chocs, chaises déplacées, télévision. Elle est idéale pour répondre aux normes européennes de lutte contre le bruit.
La maquette MEF constitue l’arme n° 1 contre la Fonction publique. Elle fournit des enseignants mal formés à moindre coût pour plusieurs générations. Elle est idéale pour répondre aux normes européennes et au processus de Bologne.
Contrairement à l'idée répandue, la moquette ne favorise pas les allergies respiratoires. Au contraire, pour peu qu'on l'entretienne une à deux fois par semaine avec un bon aspirateur, une moquette diminue significativement les émissions de Composés Organiques Volatiles (COV), principaux responsables des allergies respiratoires.
La maquette MEF provoque en revanche des allergies sévères chez les enseignants et les étudiants. Mal préparée, elle augmente significativement les émissions de Lois Ruinant l’Université (LRU), principaux responsables de la destruction systématique du service public d’enseignement et de recherche.
De même, la moquette n'est pas le lieu de vie privilégié des acariens : ceux-ci prolifèrent beaucoup plus dans les atmosphères chaudes et humides des matelas, des couettes ou des oreillers, surtout si ceux-ci sont rarement secoués.
La maquette MEF, en revanche, est le cadre privilégié pour voir éclore matelas, duvets, oreillers, rice-cooker (et non friteuse) dans un bâtiment universitaire.
L'idéal est de prévoir la pose de moquette dès la mise en place du projet de construction, afin de faire des économies certaines sur l'isolation acoustique.
L’idéal est de ne pas remonter la maquette MEF dès le 31 mars : à la place, déposons la moquette !